5 Un jour, Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth et la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu. Et donc ils vont dire, « oui en effet, Seigneur, nous n’avons rien à manger ». Se jeter à l’eau, c’est peut-être aller justement dans le bain avec les autres, là où sont ceux que je veux sauver, j’y vais aussi, on ne peux vraiment aider et sauver que ceux que l’on comprend, et dont on partage la souffrance.Ce passage par l’eau pourrait être aussi compris comme le passage par le baptême, Pierre se jette dans la grâce de Dieu, cette grâce qui le pardonne, il ne suffit pas de reconnaître son péché, il faut aussi vivre de cette espèce de liberté joyeuse de celui qui se sait pardonné, de celui qui se sait pécheur et pardonné, cette liberté joyeuse de celui qui sait qu’il est accepté, et que malgré sa faute, il a le droit de vivre heureux et joyeux.Pierre se jette dans cette grâce qui nous sauve, et se jeter dans la grâce, c’est faire confiance dans la grâce, c’est se plonger dans l’amour de Dieu, se plonger dans sa bonté, et d’être tout entier là dedans en ayant cette espèce de confiance extraordinaire de quitter ses prétendues certitudes, de quitter ses prétendues sauvegardes que l’on dresse  autour de soi en se disant : « je dois me ménager», et bien moi, avec l’aide du Seigneur, je ne crains rien, et je me jette à l’eau, je me jette à l’eau en totale confiance parce que je sais qu’il est mon sauveur et qu’il me sauvera. Pierre est bouleversé : ici, c’est Dieu qui est à l’œuvre, il n’y a pas d’autre explication. Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ca c’est ce que Jésus promettra à Pierre dans le parallèle de ce texte que l’on trouve dans les autres Evangiles quand il lui dit : « c’est bien, tu es pêcheur, et tu as pêché, c’est parfait, mais suis moi et je te ferai pêcheur d’homme ».

Car la pêche miraculeuse est faite pour bien montrer à ces hommes que c’est Dieu qui agit dans leur conversion, mais elle n’est pas destinée à les effrayer.Responsable de la Fondation des Orphelins d’Auteuil pendant de nombreuses années, religieux spiritain, il est l’auteur des méditations d’Evangile proposées chaque jour sur Oraweb.

Jésus ne parlait pas comme nous, mais avec autorité et puissance. La pêche miraculeuse.

» Je dirais, Dieu est là, il est là, il est présent à vos côtés, et à côté de celui qui pleure, le Christ est présent et il est là, et savoir que l’on n’est pas seul, savoir que l’on a un ami inconditionnel avec soi, quelqu’un qui est là à nos côtés pour nous recevoir, pour nous écouter pour nous comprendre et nous parler, c’est déjà beaucoup.Ensuite, ce Jésus qui est présent là sur le bord, c’est lui qui va débloquer la situation, c’est grâce à lui que les disciples, vont, tout à coup, basculer des ténèbres à la lumière, de l’absence à la présence, du manque à l’abondance. Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Le matin venu, Jésus se trouvait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.

Sa parole venait, en quelque sorte, « d’ailleurs ».

Les deux parties sont très liées : d’une part, la prédication fructueuse de Jésus donne un sens symbolique au récit de pêche qui suit, i.e. Et toute la nuit je cherche et je n’y parviens pas ». Et puis la droite, pour les juifs, c’est le sud, puisque les cartes étaient tournées vers l’Orient, la droite, c’est le côté de la pleine lumière. Et donc ils vont dire, « oui en effet, Seigneur, nous n’avons rien à manger ». Quand on arrive vers les autres en disant « je suis bon, je suis le meilleur et je vais vous sauver », on n’aide personne.

Or s’il est vrai que nous pouvons tirer des leçons de certaines épreuves, il y a parfois des moments, où comme les disciples, nous nous sentons face à un noir obscur, compact, menaçant, et nous pouvons chercher, gratter, et toute la nuit être en quête et jeter nos filets, et nous dire: « là, vraiment, je ne trouve rien, je ne trouve rien, pas une trace de vie, et dans cette épreuve, je ne trouve rien qui me fasse grandir, rien qui puisse être pour mon propre bénéfice », nous avons l’impression parfois d’être face à un mur compact, obscur, solide, inébranlable dont nous ne parvenons à rien tirer.Et c’est ainsi que les disciples reviennent à la fin de la nuit, après avoir quêté requêté, cherché, scruté, ils reviennent tout tristes jusqu’au rivage.

Le bateau coule tellement il est chargé. En tant qu’homme d’Eglise, j’aimerais dire qu’il faut chercher pour Dieu, pour donner au Christ, mais ça n’est même pas ça, parce que cet autre, ils ne l’ont pas reconnu, cet autre, c’était pour eux un quidam, un inconnu. Nous devons avoir peiné, comme Pierre, toute la nuit « pour rien », sans résultat, laver nos filets déchirés « pour rien ».

Néanmoins il donne quelques indications sur la métaphore que constitue dans la Bible le fait de pêcher des poissons.

Mais Pierre a aussi compris la force de la parole de Jésus, et il dit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, Le résultat est au-delà de toute attente, aussi inattendu que l’ordre semblait insensé.